L’épreuve de santé de Marisol Touraine
Après des mois de tempête, il ne faut pas bouder son plaisir lorsque arrive enfin l’accalmie. Ce mardi 14 avril, à l’Assemblée nationale, les députés viennent tout juste d’adopter par 311 voix contre 241 le projet de loi de « modernisation de notre système de santé ». Salle des Quatre-Colonnes, la ministre de la santé, Marisol Touraine, s’avance face aux caméras le sourire aux lèvres.
Ce texte, cela fait des mois qu’elle le porte face à des médecins libéraux en colère, hostiles à la généralisation du tiers payant. Depuis décembre 2014, ils ont multiplié les actions de protestation, donnant même à la ministre le sentiment d’être devenue « une statue expiatoire, dit-elle, une poupée vaudou que l’on perce de mille aiguilles ». Il y a un mois encore, ils étaient entre 20 000 et 40 000 à défiler dans les rues de Paris pour demander la réécriture ou le retrait d’un texte dans lequel ils voient la « mort » de la médecine libérale.
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Le texte n’est pourtant pas révolutionnaire. Ni restructuration de l’organisation des soins, ni bouleversement de l’hôpital public. Une loi « modeste », cingle Roselyne Bachelot, ministre de la santé sous Nicolas Sarkozy, qui fustige en même temps « la machine à gaz » du tiers payant. Mais, riche de plusieurs mesures qui touchent au quotidien des Français, elle restera comme la loi Touraine, comme il y eut la loi Evin. Outre le tiers payant généralisé sur lequel le débat s’est focalisé, on y trouve aussi…